tag:blogger.com,1999:blog-77803108322381221312024-02-08T07:14:24.449-08:002,13 KgC'est le poids de mon ordinateur portable, le poids de mon bureau.<br>
C'est le repère et le symbole de mon métier de consultant dans une grande SSII française.<br>
Au final tout se résume, se réduit et se concentre dans ces 2,13 Kg.Unknownnoreply@blogger.comBlogger5125tag:blogger.com,1999:blog-7780310832238122131.post-75413141744027739422012-03-17T12:09:00.000-07:002012-03-17T12:09:20.385-07:00Deux jours de silence en presta dans une banqueDans le cadre d'une mission de prestation dans une grande banque j'ai été amené à travailler dans un service nouvellement créé. Réorganisation après réorganisation, les personnes sont affectées, réaffectées années après années. Cette fois ci l'histoire se répète ... mais un peu plus vite.<br />
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L'équipe était créée depuis deux mois, quatre personnes dans un bureau juste aménagé. Aucune mission pour l'instant, pas de chef, pas d'objectifs ... Juste un bureau et quatre personnes. Avec un peu de recul, je revois aujourd'hui cette situation surréaliste, en lévitation dans l'entreprise, déconnectée des process et complètement intemporelle.<br />
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Un collègue passe sa journée à appeller sa mère qui est souffrante, à suivre la commande de son nouveau lit, à régler les problèmes de sa petite dernière qui fait des siennes au collège. Un autre, prestataire, se renseigne ici et là pour une mission chez un autre client, encore un mois à tenir avant la fin du contrat ... Le troisième lit beaucoup, sur internet, des bouquins techniques et des romans ... Pour ma part, je lis aussi les documents internes, je me renseigne sur le client et sur son organisation interne, simplement par curiosité.<br />
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Cette fois-ci la nouvelle réorganisation a été plus vite que prévue ... juste un plus vite que la précédente. A la création du service, les personnes qui devait y travailler savait déjà qu'il serait supprimé au bout de six mois.<br />
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Et il y eu deux jours, avec une mère moins souffrante, sans livraison prévue, sans problème au collège, sans nouvelles pour de nouvelles missions. Le silence est alors entré, s'est installé, comme un invité qu'il ne fallait pas déranger. Il est resté là deux jours ponctué par le bruit des claviers et des mouvements de pages, insensibles aux allées et venues des collègues.<br />
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Il s'est échappé à l'ouverture de la porte : "Vous voulez commander des capsules de café ?".Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7780310832238122131.post-15669470340524092012012-03-17T11:30:00.000-07:002012-03-17T11:30:22.004-07:00Echos des risques psycho sociaux en SSIILa lecture de cet article "<a href="http://carredinfo.fr/suicide-au-travail-le-risque-invisible-7634" target="_blank">Suicide au travail : le risque invisible?</a>" résonne en moi et fait émerger quelques souvenirs sur des histoires, des rencontres, des collègues.<br />
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C'est l'histoire du collègue, responsable technique, qui venait travailler de loin, faisant 150 km chaque jour et dont l'humeur oscillait selon la couleur des pillules qu'il prenait dans la journée ... l'histoire du gars fatigué des conditions de travail, du silence de sa hiérarchie, de la charge de travail, fatigué de demander et de ne rien recevoir, ni augmentation, ni remerciements, ni reconnaissance.</div><div><br />
C'est le souvenir de la consultante senior, rencontrée dans un stage de gestion du stress et qui tombe en pleurs en racontant ces 3 tentatives de suicide au cours de sa carrière. Raccrochée à la vie par ses responsabilités de mère.<br />
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C'est l'histoire du consultant, dans le même stage de gestion du stress, face au quai de la gare, s'approchant de la voie, et tenu par l'amour de ses proches prend un RDV avec son médecin et se fait arrêter 15 jours sous anxiolytiques.<br />
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</div><div>C'est la rencontre avec le gars, furieux, à la sortie d'un entretien avec son manager qui frappe le mur et se blesse.<br />
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C'est le manager qui refuse une demande de télétravail sauf si le collègue accepte de faire modifier sa clause de mobilité.<br />
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Autant de signes, de témoignages et d'éléments de détresse que l'on rencontre ici et là.</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7780310832238122131.post-84051831813744256312011-04-13T03:01:00.000-07:002011-04-13T03:02:55.358-07:00Evaluation en SSII ... paradoxe ?<div style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; text-align: justify;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-sk2JWktfQLY/TaVx33mjsCI/AAAAAAAAATQ/AXnerQ2k2Lk/s1600/03-19-evaluation.gif" imageanchor="1" style="clear: right; cssfloat: right; float: right; height: 257px; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; width: 290px;"><img border="0" height="187" r6="true" src="http://4.bp.blogspot.com/-sk2JWktfQLY/TaVx33mjsCI/AAAAAAAAATQ/AXnerQ2k2Lk/s200/03-19-evaluation.gif" width="200" /></a>Il existe dans ma boite un processus d'évalution des collaborateurs. Certes il est réduit au minimum mais bon il a le mérite d'exister, ce qui n'est pas le cas partout. Certains collègues, d'autres société rencontrés sur mission, me l'on presque envié, vu qu'il n'y en avait pas dans leur SSII. Bref, un processus en 2 entretiens avec une décision de managers entre les 2. Comme vous pouvez le voir c'est vraiment le minimum, signe évident d'une organisation à moindre coût. Mais bon, l'objectif de cette évaluation est de qualifier la montée en compétence des collaborateurs et évidement de recueillir les prétention salariales afin d'éventuellement y répondre, je dis bien "éventuelement".<br />
<a name='more'></a></div><div style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; text-align: justify;">Donc comme chaque année, je me rend à mon entretien annuel, fort de mes réalisation de l'année et confiant sur une éventuelle augmentation. Tout du moins, j'ai mes arguments et ma prétention d'augmentation. Pour ce coup-ci j'ai même regardé ici et là les conseils sur le web sur "Comment réussir son entretien d'évaluation ?". Bref disons que je suis fin près ... même si on ne l'est jamais vraiment au fond, on ne sait jamais ce qui peut arriver.</div><div style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; text-align: justify;">L'entretien commence, je parcours avec l'évaluateur, que je rencontre pour la première fois, les éléments de l'année qu'il note sur la feuille de synthèse de l'entretien. L'entretien dure 1h30. A la fin, je l'encourage à défendre mon cas lors de la réunion de décision des managers. Il me répond très simplement "Je serais en congé à ce moment là !".</div><div style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; text-align: justify;">Stupeur et tremblements ... une goutte de sueur coule sur mon front, mes longues années de pratique du Judo m'aident à ce moment à garder le contrôle. Je vois qu'il voit cet effort. J'inspire longuement et j'expire longuement une fois. Le gars est en train de me dire que les éléments de l'entretien qui vient de durer 1h30 et qui tiennent sur un format A4 seront confié à un autre gars pour la réunion qui va décider de mon avancement professionnel. Ironiquement, je pourrais dire qu'après tout je m'en fait tout un monde de mon avancement professionnel. Est-ce si important à partir du moment ou je facture au client ? Est-ce si important que mon salaire soit un élément de discussion pour négocier des prêts bancaires pour une voiture ou un appart ? Est-ce si important tout ça au fond ? Probablement pas ... de toute façon tout ça ne tiens qu'à un format A4 refilé à un gars pour une réunion ou on décide de ton salaire. Je lui indique ma surprise et ma déception de cette organisation et je m'en vais ... il n'y a plus rien à dire.</div><div style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; text-align: justify;">La réunion des managers a lieu. Bien entendu, je n'y ai pas accès ... ce n'est pas un conseil municipal non plus. La démocratie n'est pas dans l'entreprise, mais ça, sans ironie, c'est la règle du jeu des entreprises. Puis c'est le second entretien : rapide.</div><div style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; text-align: justify;">Il y a dans ce type d'entretien une ambiance particulière, semée d'appréhension de résultats d'examens, d'espérance d'avoir été écouté, compris et récompensé. C'est un sentiment complexe, de peur et d'espérance. Mais tout ceci s'évanouit rapidement lorsque l'entretien commence. Car c'est la déception qui s'installe rapidement, puis même parfois la colère. La colère quand le gars qui vous évalue vous dit, "Je suis démissionnaire, donc voici le résultat de ton évaluation : tu n'as pas fait une bonne année donc pas d'augmentation.". En discutant un peu avec lui il m'indique même qu'il était démissionnaire le jour de notre premier entretien.</div><div style="border-bottom: medium none; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; text-align: justify;">Voilà, le tableau est fini et il est bien moche au final : Evalué par un gars démissionaire que je ne connais pas, en congé le jour de la réunion de décision des avancements et remplacé par un inconnu qui ne sait de mon travail que se qu'il y a sur un format A4.</div><div style="text-align: justify;">Dans la foulée et pour le moral, j'ai mis à jour mon C.V. sur internet et j'ai franchement eu du mal à aller bosser pendant quelque temps. Le temps de me faire contacter par d'autres sociétés intéressées par mon profil.</div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7780310832238122131.post-1350878857367319372011-02-28T11:04:00.000-08:002011-02-28T11:04:28.894-08:00Vous voulez quoi dans votre C.V. ?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://lh5.googleusercontent.com/-9SeN00wHiXs/TWvxlPW5DUI/AAAAAAAAATM/IjptDcUV-BY/s1600/cv-patissier.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="199" src="https://lh5.googleusercontent.com/-9SeN00wHiXs/TWvxlPW5DUI/AAAAAAAAATM/IjptDcUV-BY/s320/cv-patissier.jpg" width="320" /></a></div><div style="text-align: justify;">Imaginez la situation suivante : un commercial de SSII se retrouve avec une opportunité de mission. Un collaborateur est en inter-contrat, en attente d'une mission. Que pensez-vous qu'il va se passer ?</div><div style="text-align: justify;"></div><a name='more'></a>Je me suis retrouvé dans cette situation relativement peu confortable. Travaillant comme architecte technique sur un projet, j'avais la responsabilité de la cohérence de l'application. Une part de mon activité visait à donner mon avis sur les C.V. de collaborateurs pouvant potentiellement renforcer l'équipe. Rien de bien difficile en réalité, la plupart des C.V. étant déjà présélectionné par le commercial, il n'y a quasiment aucune fausse note dans ces C.V. et pour cause.<br />
<div style="text-align: justify;">Pour moi la démarche est toujours la même : suite à la réception du C.V., je rencontre le candidat pour faire connaissance et échanger sur ses expériences, sa motivation. Je n'ai pas réellement de levier sur l'intégration du collaborateur, mais c'est surtout une occasion de rencontrer un pair et de voir dans quel état d'esprit il entre sur le projet (souvent très différent si c'est un junior ou un senior ou s'il est en inter-contrat depuis longtemps ou non). Évidement, il m'arrive aussi d'avoir des surprises.</div><div style="text-align: justify;">Un jour en rencontrant dans ce cadre un collaborateur, qu'elle ne fut pas ma surprise de me rendre compte qu'il n'avait pas la compétence requise pour entrer sur le projet. Rien de bien méchant, juste quelques mots clés ajoutés de-ci delà dans les expériences professionnelles. Bien entendu, je l'interroge sur la présence de ces compétences sur son C.V.. Il est décontenancé, il ne comprend pas, il n'est pas l'auteur de ces ajouts. Bien évidement, je le crois, il n'a pas intérêt à utiliser ce genre d'artifices pour être intégré au projet.</div><div style="text-align: justify;">Certains me diront, "bon ... ça arrive" ou "c'est fréquent ... de toute façon c'est comme ça qu'on peut placer les gens". En réalité ça pose un certain nombre de problèmes. Tout d'abord, et c'est pour moi le principal, c'est malhonnête. Qui inventerais des compétences sur son C.V. pour trouver un poste ? Qui oserait mentir sur son C.V. afin de décrocher un poste ? Personne évidement. Alors imaginez quand on le fait à votre insu. Cette pratique met le collaborateur en difficulté dans les entretiens ou il est incapable de justifier son propre C.V., on le place dans une posture impossible à tenir après l'avoir convaincu de défendre son nouveau C.V.. Par ailleurs, et c'est aussi important que le reste, ça pose un problème de crédibilité de la SSII face au client. Il finira bien par voir que le collaborateur n'est pas compétent et comme tout client il n'aime pas être pris pour un pigeon. Ça peut même dans certains cas mettre en difficulté le projet. Enfin, c'est parfois de grossières erreurs. Le C.V. étant modifié par une personne n'ayant pas de compétences techniques, il le rend proprement incohérent, d'où la difficulté du collaborateur a le justifier.</div><div style="text-align: justify;">Alors on s'interroge, pourquoi cette pratique ? La réponse est hélas directe : la rentabilité à court terme. Le principe est simple : placer un maximum de personne sur des projets (ou des régies) facturées, quitte ensuite à jouer aux chaises musicales pour adapter les compétences aux besoins. Mais la seconde étape n'a jamais lieue (ou que très rarement). Une fois que les personnes sont facturées on ne touche plus à rien, et l'argent rentre.</div><div style="text-align: justify;">Mais bon, c'est pas très grave au final. Si on accepte de modifier les C.V., c'est plus facile pour le commercial de placer ses gars, ils se débrouilleront bien sur le projet par la suite, qu'il se dit.</div><div style="text-align: justify;">Mais si on refuse cette pratique, que se passe-t-il ? Dans le meilleur des cas : rien. Et oui l'honnêteté n'est pas récompensée, normal me direz-vous. Mais rassurez-vous la malhonnête n'est pas non plus sanctionnée. En tout cas même si vous faites la remarque au commercial de façon diplomatique il n'aime pas beaucoup ça : "J'ai constaté qu'il y avait des erreurs dans le C.V. de Cédric, nous les avons corrigées ensemble pour la présentation au client.". Et là, c'est une forme de désagrément que l'on lit sur le visage du commercial, une forme de crispation ... il y a un risque pour son objectif.</div><div style="text-align: justify;">Mais vous savez ou est la perversité ultime de ce système ? Le collaborateur est un jeune diplômé en période d'essai et le commercial est notre responsable hiérarchique. Il s'en souviendra peut-être pour l'évaluation annuelle, si elle a lieue.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">2,13 Kg de plus sur le dos. </div>Unknownnoreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-7780310832238122131.post-86379466270844145462011-02-28T08:12:00.000-08:002011-02-28T09:52:24.563-08:00En SSII quelle est la voie pour la rémunération ?Croyez-vous que la rémunération en SSII est liée à la performance économique, à l'atteinte des objectifs sur projet ou à l'augmentation des compétences des collaborateurs ? N'en croyez-rien ... voici une petite histoire.<br />
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J'ai travaillé 1 an et demi pour un gros client de ma boite ... genre gros compte dans la banque et l'assurance. Un an et demi en régie (c'est lorsque vous travaillez chez le client, genre d'interim), avec une facturation journalière à plus de 500 EUR. Vous imaginez le truc : 500 EUR par jour de travail facturé au client. Bon, si on se fait un peu mal, ça fait environ 120 000 EUR de chiffre d'affaires pour l'année. En faisant une rapide analyse des soldes intermédiares de gestion, on constate que les charges de fonctionnements (salaires, loyers, [Valeur ajouée - EBE]) sont de 50% du C.A.. Donc en gros mon salaire ce trouve dans ces 50%. Sachant que je suis chez le client, la part de loyer n'est pas très importante. Bon admettons 30% pour la part du salaire, soit 165 EUR / jour ou 38 KEUR brut par an. Donc quand vous êtes en dessous de ça, vous pouvez à priori demander une augmentation. Sauf que là évidement on vous la refuse, vu que globalement, l'année n'a pas été bonne.<br />
Pour faire court, si vous avez une bonne performance économique personnelle et que la performance globale n'est pas bonne alors pas d'augmentation et l'inverse est vrai bien entendu. Et ce, même si votre performance sur projet a été reconnue comme très bonne. Donc l'augmentation n'est pas liée non plus à la performance sur projet.<br />
Vous vous dites alors qu'il ne vous reste plus qu'à augmenter vos compétences. En fait, c'est la seule voie de sortie si vous choisissez de rester. Mais c'est une autre paire de manche, vu qu'on ne vous propose pas de formations. Donc vous bossez chez vous.<br />
Vous trouvez alors une mission liée à ces nouvelles compétences ... vous êtes rentable, vous réussissez votre mission avec vos nouvelles compétences toutes fraîches ... mais, pas d'augmentation non plus. Bref demandons, demandons, un jour ou l'autre ça finira peut-être par payer.<br />
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2,13 Kg de plus dans le dos.Unknownnoreply@blogger.com2