mercredi 13 avril 2011

Evaluation en SSII ... paradoxe ?

Il existe dans ma boite un processus d'évalution des collaborateurs. Certes il est réduit au minimum mais bon il a le mérite d'exister, ce qui n'est pas le cas partout. Certains collègues, d'autres société rencontrés sur mission, me l'on presque envié, vu qu'il n'y en avait pas dans leur SSII. Bref, un processus en 2 entretiens avec une décision de managers entre les 2. Comme vous pouvez le voir c'est vraiment le minimum, signe évident d'une organisation à moindre coût. Mais bon, l'objectif de cette évaluation est de qualifier la montée en compétence des collaborateurs et évidement de recueillir les prétention salariales afin d'éventuellement y répondre, je dis bien "éventuelement".
Donc comme chaque année, je me rend à mon entretien annuel, fort de mes réalisation de l'année et confiant sur une éventuelle augmentation. Tout du moins, j'ai mes arguments et ma prétention d'augmentation. Pour ce coup-ci j'ai même regardé ici et là les conseils sur le web sur "Comment réussir son entretien d'évaluation ?". Bref disons que je suis fin près ... même si on ne l'est jamais vraiment au fond, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
L'entretien commence, je parcours avec l'évaluateur, que je rencontre pour la première fois, les éléments de l'année qu'il note sur la feuille de synthèse de l'entretien. L'entretien dure 1h30. A la fin, je l'encourage à défendre mon cas lors de la réunion de décision des managers. Il me répond très simplement "Je serais en congé à ce moment là !".
Stupeur et tremblements ... une goutte de sueur coule sur mon front, mes longues années de pratique du Judo m'aident à ce moment à garder le contrôle. Je vois qu'il voit cet effort. J'inspire longuement et j'expire longuement une fois. Le gars est en train de me dire que les éléments de l'entretien qui vient de durer 1h30 et qui tiennent sur un format A4 seront confié à un autre gars pour la réunion qui va décider de mon avancement professionnel. Ironiquement, je pourrais dire qu'après tout je m'en fait tout un monde de mon avancement professionnel. Est-ce si important à partir du moment ou je facture au client ? Est-ce si important que mon salaire soit un élément de discussion pour négocier des prêts bancaires pour une voiture ou un appart ? Est-ce si important tout ça au fond ? Probablement pas ... de toute façon tout ça ne tiens qu'à un format A4 refilé à un gars pour une réunion ou on décide de ton salaire. Je lui indique ma surprise et ma déception de cette organisation et je m'en vais ... il n'y a plus rien à dire.
La réunion des managers a lieu. Bien entendu, je n'y ai pas accès ... ce n'est pas un conseil municipal non plus. La démocratie n'est pas dans l'entreprise, mais ça, sans ironie, c'est la règle du jeu des entreprises. Puis c'est le second entretien : rapide.
Il y a dans ce type d'entretien une ambiance particulière, semée d'appréhension de résultats d'examens, d'espérance d'avoir été écouté, compris et récompensé. C'est un sentiment complexe, de peur et d'espérance. Mais tout ceci s'évanouit rapidement lorsque l'entretien commence. Car c'est la déception qui s'installe rapidement, puis même parfois la colère. La colère quand le gars qui vous évalue vous dit, "Je suis démissionnaire, donc voici le résultat de ton évaluation : tu n'as pas fait une bonne année donc pas d'augmentation.". En discutant un peu avec lui il m'indique même qu'il était démissionnaire le jour de notre premier entretien.
Voilà, le tableau est fini et il est bien moche au final : Evalué par un gars démissionaire que je ne connais pas, en congé le jour de la réunion de décision des avancements et remplacé par un inconnu qui ne sait de mon travail que se qu'il y a sur un format A4.
Dans la foulée et pour le moral, j'ai mis à jour mon C.V. sur internet et j'ai franchement eu du mal à aller bosser pendant quelque temps. Le temps de me faire contacter par d'autres sociétés intéressées par mon profil.

2 commentaires:

  1. Ca c'est bien typique du presta en régie : en pratique, on n'a pas vraiment de hiérarchie, pas de point d'ancrage avec son employeur, pas d'interlocuteur privilégié qui serait partie prenante de l'entretien annuel. C'est déjà bien beau si on voit son commercial plus d'une fois par an, alors...

    Une possibilité pourrait être de demander au client d'exprimer sa satisfaction par écrit, avant l'entretien, sachant que le client ne doit surtout pas reconnaître qu'il tient lieu de hiérarchie (il se reconnaitrait ainsi coupable du délit de marchandage).

    Pas évident du tout, et évidemment ça ne garantit rien.

    Mais tant qu'on est facilement remplaçable, il faut s'attendre à être traité comme tel. Si on arrive à se rendre (presque) indispensable, alors vient le moment de faire monter les enchères...

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  2. Salut Rémi,

    Dans ma société il y a également un entretien annuel.
    Si celui-ci se passe au restaurant, alors le manager me demande ce que j'ai à dire. Ceci se passe entre la poire et le fromage sachant que jusqu'ici il n'a parlé que de lui (je laisse, ce n'est pas moi qui suis chargée, encore moins payée, pour mener le débat).
    Si l'entretien se passe dans une salle entre 4 yeux, alors il y a un support papier (style QCM) où le manager coche ce qu'il veut (A-2 ... sous-marin coulé) car cela ne correspond en rien à mon ressenti ou à celui du client. De plus cela ne parle aucunement d'axes de progression, ni d'objectifs.
    Lorsque j'aborde le sujet du DIF, il veut me faire croire que ceci n'est pas pour les PME ... des fois que je ne serai pas bien informée.
    Enfin, lorsque j'aborde le sujet de l'augmentation, le manager m'arrête sur le champ : "Le patron a annoncé début 2010 qu'il n'y aura aucune augmentation !".
    Je suis déjà légèrement sous le minimum conventionnel ce qui s'est aggravé depuis fin décembre 2010, date à laquelles les grilles de salaire ont augmenté de 2% et moi, mon salaire, s'est encore creusé !

    Comme je le dis souvent : il ne sert à rien de vouloir faire boire un âne qui n'a pas soif.
    En d'autres termes : on ne peut rien attendre de managers avec cette mentalité mais le plus important est de continuer à croire en soi et, comme tu l'as toi-même fait, chercher une autre société en espérant que celle-ci aura une vraie gestion des RH !

    S. B. de Brest

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